Mortenson fait partie des 20 plus grandes entreprises américaines du bâtiment. Elle développe et construit des structures aussi diverses que des installations sportives, des systèmes de captation et de stockage d’énergies renouvelables, et des établissements de santé. Selon le magazine Building Design + Construction, Mortenson serait le sixième constructeur de data centers aux États-Unis, avec plus de 375 installations à son actif.
L’équipe du siège social de Minneapolis est particulièrement fière de son approche de « fournisseur de solution », qui s’appuie sur des examens réguliers et approfondis des conceptions. Grâce à l’utilisation de la VR (entre autres procédés) dès les premières étapes des projets, Mortenson permet à ses clients de gagner du temps et d’économiser de l’argent.
Les inconvénients des modèles 3D traditionnels appliqués à la construction
La modélisation des informations de la construction (BIM) traditionnelle utilise des modèles 3D pour présenter des projets de construction sur des écrans en 2 D. Elle permet aux personnes impliquées dans la planification, la conception et la construction de collaborer sur un même modèle numérique afin d’identifier et de résoudre les problèmes avant le lancement du chantier, la commande des matériaux ou le début de l’installation.
La BIM peut comprendre des composantes critiques des bâtiments complexes que sont les data centers : systèmes électriques, tuyauterie, chauffage, ventilation ou encore climatisation.
Bien que la présentation d’objets en 3D à l’aide d’outils non immersifs soit très utile, Mortenson s’est rendu compte qu’elle avait ses limites, notamment :
- Compréhension difficile : les projets BIM traditionnels peuvent être difficiles à appréhender. Les parties prenantes qui ne maîtrisent pas des logiciels et modèles complexes risquent de ne pas comprendre ce qu’elles voient. Elles peuvent avoir besoin de formation et d’ordinateurs ou autres appareils perfectionnés pour utiliser ces outils, avec à la clé des délais et budgets rallongés.
- Accès limité : l’accès aux outils de BIM traditionnels peut être restreint aux membres de l’équipe qui disposent de rôles liés à la conception et à la construction virtuelles (VDC). Les lecteurs web permettent parfois de contourner ce problème, mais il arrive que les personnes qui participent au projet n’aient accès aux modèles qu’à l’aide d’un partage d’écran des professionnel·les de la VDC. Quand 20 personnes regardent le même modèle présenté par un·e expert·e de la VDC, les retours sont plus difficiles à recueillir.
- Risque de manquer des problèmes critiques : même si les outils de BIM classiques signalent automatiquement les contradictions dans la conception, ils ne repèrent pas forcément tous les problèmes. Les équipes qui utilisent des représentations en 2D de modèles conçus en 3D risquent de passer à côté de problèmes de sécurité et d’accessibilité qui ne sont pas visibles directement dans le modèle.
Ainsi, les client·es, les commissaires et même les gestionnaires de sites ne savent pas toujours à quoi s’attendre exactement avant la fin de la construction. Même avec une expertise en matière de VDC, le résultat final peut être très différent des modèles étudiés sur écran. La BIM peut certes détecter automatiquement les contradictions d’un plan, mais les pièges d’un projet de construction sont souvent bien plus complexes que des tuyaux ou des murs qui se chevauchent.
Quelles sont les implications pour les projets ? Entre l’accessibilité limitée, les problèmes passés inaperçus, la confusion potentielle et les lacunes, le risque d’erreur est grand.
Plus un problème est repéré tard dans le processus, plus sa résolution sera difficile et onéreuse. Alors que s’il est détecté pendant la phase de conception initiale, il est bien plus facile et moins coûteux à corriger. Une fois la structure construite, voire une fois que tout l’équipement est installé, les modifications à apporter peuvent s’avérer très importantes et coûter cher en matériaux et en main d’œuvre, sans parler du retard pris.
Ce n’est qu’avec des modèles de VR vraiment accessibles et couplés à une documentation classique que les parties prenantes peuvent donner leur avis et déceler des problèmes qui risquaient d’échapper à leur vigilance. Ainsi, on se donne toutes les chances de construire correctement, du premier coup.